vendredi 20 novembre 2009

Bonus Katmandu : l'arrivée ...

Visiter le Népal sans séjourner à Katmandu est impossible, c’est le seul aéroport international. Mais Katmandu n’est qu’un petit reflet du Népal (*). Nous allons y séjourner 4 jours : deux jours avant notre départ pour le SoluKkhumbu et 2 jours au retour avant de revenir à Paris.


Comment qualifier Katmandu ? Comment décrire cette ville ?

L’arrivée à l’aéroport en briques de Tribhuvan ne se passe pas autrement que dans d’autres. Formulaires à remplir que l’officier d’immigration ne regarde même pas, taxe à payer et premier souci car un bagage a été perdu à l’arrivée de l’avion et cela retarde notre sortie de l’aéroport. En fait le nombre de tickets de bagages est différent du nombre de bagages car un coureur a déjà emmené le sien vers la sortie sans se soucier du règlement.
Le comité d’accueil est là avec son directeur Dorjjee Sherpa et le fidèle Passang frère de Dawa. Nous sommes accueillis avec un magnifique collier de fleurs. Il est 18h30 à Katmandu, le groupe embarque avec les bagages dans un minibus qui nous conduit à l’hôtel.
L’arrivée en ville est un choc. La première image en sortant de l'aéroport est celle d'une circulation très dense de toutes sortes de véhicules hétéroclites : voitures, vélos, motos, taxis aux formes diverses (tempos :scooter à 3 roues, rickshaw : tricycle à 2 places). Comme il n’existe pas de code de la route, pas de feux rouges ou peu : c’est le plus fort qui l’emporte aux différents carrefours. Les camions et les bus deviennent prioritaires . Tout cela sans aucune agressivité, les népalais restent toujours souriants, paisibles et courtois en toutes circonstances. Il fait nuit et les rues sont tellement sombres qu'on s’imagine qu’une gigantesque panne de courant s’est abattue sur la ville au plus fort de son activité.
Les véhicules n’ont pas d’éclairage, pas plus qu’il n’y a d'éclairage public dans les rues.Tout simplement parce que le réseau électrique n’est pas suffisant pour alimenter la ville. Il se trouve en panne un jour sur deux. Les grands hôtels ont d’ailleurs leur propre générateur.
Nous arrivons au Manaslu hôtel qui est l’un des plus beaux hôtels de la ville. Il est situé dans le quartier des ambassades, à deux pas du jardin de l’Ambassade de France.
On prend les clés des chambres, on pose les bagages et on va s’attabler à la salle de restaurant devant notre première bière Népalaise dont le nom ne s’invente pas : Everest.
On verra plus tard pour les sommets, mais demain c’est Katmandu qui nous attend.
Katmandu c’était une grande bourgade de 200 000 habitants en 1981 et aujourd’hui elle en compte environ 1,5 million. L’exode rural a entassé cette population ici dans l’espoir de trouver un travail, fuir l’insécurité des troubles provoqués par les Maoïstes en province. Dans cette ville rien n’a changé depuis 25 ans..

Bonus Katmandu : on visite ...

Pour le début de notre découverte de la capitale on va commencer par ses environs. Direction Bhaktapur à 12 km de là dans le cadre d'une petite excursion organisée en minibus par notre ami Passang.

Sortie de la ville laborieuse avec toujours une énorme circulation, il y a aujourd’hui une manifestation ce qui n’arrange pas les choses. Le seul signe de modernisation est la construction embryonnaire d'une voie express entre le centre de la ville et l’aéroport. La voie qui fait office de périphérique de la ville ne possède qu’une voie un peu plus large et plus encombrée.

Comment imaginer sur un tel chantier autant d’ouvriers si mal équipés et autant de gens qui n’ont rien à y faire. Les commerçants ambulants y côtoient les enfants qui jouent au ballon et les badauds assis sur les ouvrages bétonnés. La voie en construction est par endroit empruntée par la circulation.

Changement d’atmosphère en arrivant à Bhaktapur. Ancienne capitale royale de la vallée entre le 14 au 17 ème siècle , cette petite ville pavée de briques est parsemée de magnifiques palais, de belles demeures et de temples. Elle a servi de décor à Bertolucci pour son film Little Buddha. Son calme, ses artisans et les paysans qui s’y trouvent contrastent avec l'agitation de Katmandu. On va y passer une partie de la journée en visite avant de repartir pour Katmandu et s’arrêter à son incontournable Boudha Stupa .

Retour à l’hôtel puis dîner en ville.

Une sortie nocturne à Katmandu ne se fait pas à la légère. Il faut savoir où vous allez avec une bonne carte, il est difficile d’identifier les rues et encore plus le soir. La frontale est obligatoire si on est à pieds, non pas uniquement pour éviter les trous sur les trottoirs non éclairés mais aussi pour vous signaler aux voitures et autres objets roulants ; la traversée des chaussées présente un grand risque.

Le restaurant choisi (merci le Guide du routard) est excellent, tant par le lieu que par le menu. Beau jardin au calme et première découverte d’un mélange de cuisines tibétaine, népalaise et bhoutanaise. Le tout accompagnée d’une bière Everest king size.

Lendemain matin, après un petit déjeuner copieux, mi népalais mi continental, nous décidons de nous lancer à pied dans Thamel. Ce quartier commerçant est loin du Népal authentique mais c’est l’incontournable visite du touriste avec ses alignements de boutiques ou se succèdent le catalogue North Face made in China et toutes les copies inimaginables y compris de marques qui n’existent pas (on a vu la marque à la croix rouge suisse Victopinox).

Ce qui n’empêche pas, que, dans une rue un peu plus chic, on trouve un vrai magasin North Face où l'on peut réaliser de vraies bonnes affaires en période de solde.

La promenade devient rapidement fatigante mais on est aimanté par cette atmosphère si particulière. Il y a beaucoup de poussière, de gaz, de bruits de klaxons et de moteurs pétaradants, de monde, ... Cette ville pourrait ressembler à bien d’autres dans de nombreux pays et pourtant non. Difficile de trouver une ville où un petit temple vieux de plusieurs siècles se trouve au milieu de la chaussée. Probablement n’y a-t-il aucun plan de sauvegarde de tous ces monuments. Katmandu n’est pas une ville musée c'est une ville vivante et grouillante. Les constructions ne dépassent pas les 4 étages. Tout les réseaux de distribution sont hors d’âge,. Vagabonder dans cette ville sans raison est un véritable plaisir. Katmandu à su « rester dans son jus » et c’est unique.

La journée se déroule en fractionné, vagabondage shopping puis pause.

Isa achète une paire de fausses « Krok » pour trainer dans nos futurs lodges, Patrick essaie sans succès de vraies doudounes, ... Pour les pauses, on a découvert quelques endroits parfaits. Ce magasin assez chic de « mountain gear » ou l’on peut acheter un véritable anorak pour faire l’ascension du K2 est notre préféré. On peut y boire un café italien accompagné d’un cheese cake 3 étoiles, les fauteuils sont très confortables et en bonus il y a un espace Wifi.

(à suivre ...)

Bonus Katmandu : le deuxième groupe débarque ....

Nous étions arrivés à 17 coureurs en avant garde d'un deuxième groupe qui nous retrouve le lendemain à l’hôtel. Dawa organise un briefing pour nous présenter le staff. Grosse équipe : 2 sirdars, 3 cuisiniers, un chronométreur … L’équipe médicale est constituée d'un toubib, une infirmière, deux kinés, un pompier secouriste. Nous avons également un duo communication avec Luc journaliste à Endurance Mag et Denis vidéaste tout terrain en charge de la production d’images. Nous serons bien accompagnés. Les porteurs doivent compléter l’équipe à Jiri, ils seront en charge de nos gros sacs mais également du matériel de l’organisation avec notamment le caisson de réanimation.

Les coureurs sont au nombre de 27 et le groupe de marcheurs comprend 12 personnes dont Annie. Dawa distribue la dotation : tee shirt, lunettes de soleil, blousons brodés « Solukhumbu trail 2009 ».

C’est l’occasion de rencontrer la maman de Dawa qui vit maintenant à Katmandu avec une partie de la famille. On termine la soirée tous ensemble autour d’un dîner à l’hôtel.

Le lendemain on peaufine la préparation des sacs, encore un petit tour du côté de Thamel puis séance photo dans le jardin de l’hôtel.

Cet hôtel est idéalement bien placé par rapport à la ville. Il se trouve au calme (sauf côté entrée lorsque l’hôtel voisin fait fonctionner son groupe électrogène la nuit) et le jardin avec la piscine est un vrai régal. La décoration des chambres est raccord avec la culture népalaise et elles sont confortables.

La séance photo dans les jardins se prolonge et chacun veut avoir une photo de groupe avec son propre appareil, Luc enchaîne les prises de vue.

Demain matin on part pour Jiri.

Bonus Katmandu : le retour ...


Après avoir terminé la course nous voici de retour à Katmandu. Après autant de jours sans voiture et sans bruit cette agitation nous rend complètement abrutis.

Katmandu nous aimante à nouveau, mais on fractionne nos sorties beaucoup plus qu'à l'aller.

Le petit déjeuner se prolonge tellement à l’hôtel qu’Isabelle se trouve mal. Elle doit prendre l’air dans le jardin pour retrouver ses esprits. On part tard dans la matinée à la recherche des derniers cadeaux : baume du tigre, savon au lait de yack (nak) , sachets de thé. On fait broder spécialement le T shirt pour la petite nièce mais aussi des écussons souvenirs du Kala Patthar.

Nous sommes tous les quatre amaigris et affamés ; par contre on ne veut plus manger de riz ni de pâtes dont nous avons été rassasiés pendant 15 jours. Ce midi on tente pizza. Les pizzas que l’on nous sert sont énormes mais on les englouti de façon étonnante. La montagne ça creuse !...

Passage chez Pilgrim’s (la Fnac locale), on termine la soirée au Kilroy’s dans Jyatha. C’est un restaurant énorme tout en terrasses et plantes vertes tenu par un anglais sorti tout droit de l’armée des indes. Les clubs sandwich y sont excellents mais ce soir c’est la viande qui nous tente. Sirloin steack frites et ragoût de bœuf au menu. Petit moment de bonheur.

Une cérémonie est organisée dans les jardins de notre hôtel afin de proclamer les résultats de cette deuxième édition du SolukHumbu Trail. Chacun reçoit son trophée et Dawa nous fait un petit discours ainsi qu'un représentant local de l'équivalent de notre ministère des sports. Dernier jour à Katmandu, nos pensées sont de plus en plus tournées vers Paris et vers ceux qui nous attendent. On pense aussi à ce que l’on va faire en arrivant.

Un dernier déjeuner à l’hôtel Radisson tout proche, sieste dans les fauteuils du salon et puis c’est le minibus, l’attente à l’aéroport, les avions et l’arrivée à CdG . Le retour à la vie occidentale prendra un peu de temps (17h). Une pensée pour tous ceux avec qui nous avons partagé tous ces moments et qui doivent replonger dans la vie active.

jeudi 19 novembre 2009

Dictionnaire népalais ...

Les chortens ou stupas : Tantôt empilements de pierre ou structure architecturale bouddhiste, ces monuments religieux renferment quelquefois en leur cœur une relique du
Bouddha. Ils se retrouvent tout au long du parcours et des villages traversés.

Les drapeaux de prière - lung ta - : Suspendus à flanc de collines, accrochés aux sommets, ils flottent et battent au vent en permanence. Sur ces drapeaux sont inscrits des invocations bouddhistes –généralement : om mani padme hum-, qui sont envoyées vers Dieu à chaque battement. Ils portent souvent l’image d’un cheval ailé car, dans la cosmologie sherpa, les chevaux sont des animaux sacrés auxquels on attribue la capacité de transmettre les prières au ciel avec une grande rapidité. Le terme sherpa pour désigner ces drapeaux lung ta signifie littéralement « cheval de vent ».
Cairn : amas artificiel de pierres permettant de baliser un sentier, marquer un sommet, un site funéraire.
Moulin à prières - mani korlo - : C’est un cylindre rempli de mantras et tournant librement autour d’un axe ; actionner un moulin à prière selon la croyance bouddhiste a la même valeur spirituelle que de réciter la prière du mantra. On fait tourner le moulin avec la main droite dans le sens des aiguilles d’une montre afin de permettre la lecture du mantra dans le bon sens. Les plus gros moulins peuvent atteindre plus d’un mètre de diamètre.
Mantra : Le mantra est une formule condensé formée d’une série de sons répétés de nombreuses fois suivant un certains rythme. Le mantra est basé sur le pouvoir du son, c’est ce son qui produit un effet bénéfique de par sa répétition. Le mantra est commun dans l’hindouisme, le bouddhiste mais aussi dans le judaïsme.
Les murs - mani - : Empilés au milieu des chemins, ces murs de petites pierres plates soigneusement gravées en caractères sanscrits, formulent l’invocation des bouddhistes tibétains.
Ces pierres forment des murets longs et bas. Le protocole bouddhiste exige qu’on les contourne par la gauche. Les anglais s’en seraient t-ils inspirés pour la mise en place de leur code de la route ?
Les Yaks : On croise régulièrement ces grosses bêtes mais ce sont plus souvent des dzos ou dzopkyo , c'est-à-dire des mâles issus du croisement d’un yak et d’une vache.Le dzom est une femelle issue du même croisement. Aucuns ne se reproduisent. Le nak est la femelle du yak.
Monastère de Tengboche : En descendant vers Lukla on découvre ce monastère reconstruit récemment après sa destruction par un incendie. A 3800 m, le monastère de tengboche est le plus vaste et plus important monastère bouddhiste du Khumbu.
Katas : Foulards de soie blanche souvent remis à l’occasion d’une cérémonie. Les coureurs duSolukhumbu se verront remettre les Katas par le maire de Jiri lors du départ de la course, par Dawa à l’arrivée à Lukla et par Dorjee Sherpa à Katmandu lors de la cérémonie des résultats.
La Dudh Kosi : On traverse cette rivière de nombreuse fois puisqu’elle coule du lac de Gokyo jusqu’après Karicola . On la rencontre depuis l’étape Taksindu-Karicola jusqu’au retour. C’est cette rivière que l’on traverse en descendant du monastère de Tengboche. L’autre rivière la Both kosi river longe depuis la fourche de Namche Bazar Thame, Marulung et descend de la frontière du Tibet par le col de Nagpa La.
Lukla : Village planté sur un petit plateau à 2800m d’altitude, la courte piste à été construite sur les recommandations de Sir Edmund Hillary (vainqueur de l’Everest en 1953 avec Tensing Norgay) afin d’acheminer les fournitures nécessaires à ses projets humanitaires.
Kala Patthar : Après l’ouverture (en 1948 ) des frontières du Népal, l’alpiniste anglais Tilman explorait en 1950 le Khumbu. Il cherchait une nouvelle voie sur l’Everest, les précédentes tentatives ayant eu lieu côté tibétain, telles celles d’Irvine et Mallory en 1924. Tilman au cours de ses pérégrinations monta sur une bosse herbeuse d’apparence sombre et baptisée Kala Patthar (rocher noir en hindi). C’était un magnifique belvédère sur l’Everest qui lui permit de découvrir la combe West (ou West cwm) qui sera la voie pour l’expédition victorieuse en 1953 et reste la voie la plus empruntée pour réussir le sommet à 8848m
Gorak Shep : 5150 m probablement le lieu habité le plus haut au Népal.
Gokyo : Ce village écrin blotti entre son lac sacré et l’immense glacier Ngozumpa recouvert de pierres est l’étape de la haute route de l’Everest entre Cho La et Renjo La, les deux très hauts cols qui en donnent l'accès.
Sentier de Kongde: C’était tout juste une sente qui grimpait vertigineusement du fond de la Dodh Kosi à des alpages délaissés, c’est aujourd’hui le plus beau et le moins parcouru des chemins du Khumbu pour profiter d’un panorama exceptionnel face à l’Everest. La création de ce sentier fait suite à la construction du superbe Yeti Mountain Home (www.yetimountainhome.com) où les clients arrivent par helicos et où les chambres sont sous oxygène.
Khumjung : Le village au dessus de Namche et sa Hillary school.
Dormir, Manger : On dort dans des lodges. Les lodges du Khumbu on plusieurs particularités en commun :
  • Ils sont tous équipés dans le « dining room » d’un poêle en fer chargé à la bouse de yak séché. La bouse de yak brûle mal dans les bonnes conditions et encore moins bien dans un air raréfié d’oxygène ; la fumée acre et dense se répand dans l’ensemble du lodge et enfume en permanence le contenu de vos sacs et ce que vous avez sur le dos.
  • Les sanitaires. La douche, lorsqu’il y en une est rarement chaude et le débit de la pomme laisse penser que le robinet est fermé mais qu’il y a une fuite.
  • Les toilettes sont souvent un abri tôlé suspendu en bout du couloir et un tout-à-l’égout se résumant à un bidon rempli d’eau et une brosse sur un WC à la turque.

On mange local - comment faire autrement, lorsque tout arrive à pied ou à dos de yak - Dal bath (riz et lentilles avec sauce parfois poulet) Porridge,tsampa, chapatis,
Les chocolats restent l’extra du soir à partager, mais attention aux dates de péremption car trop c’est trop.
Se déplacer : A pied, bien sûr, puisque les routes carrossables s’arrêtent à Jiri et que seul Lukla et Phaplu possède une piste d’atterrissage. Les temps de déplacement sont largement majorés y compris à faible altitude car les chemins orientés d’Ouest en Est coupent les vallées et rivières orientées Nord Sud.
Orthographe : Difficile de s’y retrouver sur les cartes.De nombreux noms sherpa sont souvent orthographiés de façon incongrue (Tengboche- Tengpoche-Thyangboche). Le sherpa est une langue orale à la différence du tibétain, les occidentaux procèdent donc de manière phonétique avec le résultat que l’on connaît.

mercredi 18 novembre 2009

Comment avons-nous écrit ce récit ?

Vous trouverez sur ce blog le récit, jour après jour, de notre aventure au Népal dans le cadre de la deuxième édition du Solukhumbu Trail organisé par Dawa Sherpa Annie, sa femme.

Comment avons-nous écrit ce récit ?

Nous avions décidé de consacrer ensemble un petit moment le soir, avant le dîner, pour noter sur un calepin (une moleskine) les faits et les impressions de la journée. Nous nous y sommes tenus chaque soir malgré la fatigue et les contraintes diverses et variées. C’était aussi l’occasion de goûter à la bière locale et partager ensemble les souvenirs et anecdotes de la journée.

Ces notes, écrites dans l’instant et sans recul, ont été transcrites dans ce récit journalier. Nous avons tous les quatre participé à cette rédaction : reprise des notes, complément documentaire, correction, relecture. En voici le résultat. Nous n'avons pas eu d’autre ambition que de garder une trace écrite des bons ou des mauvais moments. Nous avons surtout voulu restituer ces souvenirs inoubliables afin de les partager avec nos proches.

Il n'y a, dans ce récit, ni amertume ni joie surdimensionnée ni sublimation des moments passés là bas. Il s'agit de notre vécu au Népal qui restera pour nous un immense souvenir d'aventure et d'amitié ... Chaque participant aura sans doute sa propre vision de cette course et elle sera sans doute aussi vraie que la notre ...


samedi 31 octobre 2009

Ils sont arrives



C'est après presque 300 km et plus de 16000 mètres de D+ que Isabelle, Marc, Patrick et Pierre ont franchi la ligne d arrivée du Solukhumbu Trail 2009 à Lukla après une dernière dégringolade depuis Namche Bazar. Quinze jours de course de type non-stop depuis Jiri en passant par des endroits aussi difficiles que Renjo Pass et Chola Pass, aussi magiques que le lac sacré de Gokyo et aussi difficiles que l'incontourmable ascencion du Kalapathar (5650 m).

Un parcours somptueux à l'écart des sentiers battus, des images inoubliables, des hauts et des bas pour une équipe qui restera solidaire jusqu'au final.

Encore merci a Dawa et à toute son equipe pour une organisation quasi sans faille d'un tel barnum de 90 personnes en mouvement chaque jour du très tôt le matin à tard le soir.
Les paysages magnifiques du Népal, l'accueil des Népalais débordants de gentillesse et de joie de vivre ont contribué à en faire un exploit sportif en dehors du concept classique de la course par étapes.
Nous nous étions préparés pour le faire : nous l'avons fait ! ...
Rendez-vous bientôt sur ce blog pour le recit complet de nos aventures. Dès maintenant vous pouvez consulter le site d`Endurance qui a couvert l'ensemble de l'épreuve http://www.endurance-mag.com/

jeudi 29 octobre 2009

13 ème étape – On la boucle, cette p ….. de course ?!

Namché Bazar (3600 m) – Lukla (2860 m)
17 km – D+ 715 m / D- 1336 m

C’est la dernière étape qui doit nous conduire à Lukla pour embarquer vers Katmandu et nos derniers moments dans le pays Sherpa.


Lever 3h 30. Pas un mot n'est échangé pendant la préparation des sacs. Ah, ça calme un réveil aussi matinal !
Départ à la frontale, la traversée de Namche est très technique car, comble de modernisme, un tout à l’égout à été posé mais les plaques d’égouts, certainement trop lourdes à monter, ne sont pas installées et les collecteurs font plus d’un mètre de profondeur. Ce serait bête d'avoir franchi sans emcombre les pires chemins et finir une jambe brisée au fond d'un égout !

On marche tous ensemble jusqu'à ce que Dawa décide du véritable départ.
Entre-temps nos porteurs nous auront doublés dans la nuit noire et sans frontale. Toujours la Dudh Kosi, on passe d’une rive à l’autre par une succession de ponts suspendus.
On croise des porteurs particulièrement chargés : tuyaux, contre plaqué, tôle ondulée …C'est impossible d’imaginer porter de telles charges sur ce genre de parcours. Nos photos sont là pour montrer que c'est pourtant la réalité.

Pierre et Isabelle font toute l'étape en courant (sont-ils pressés d'en finir ?) alors que Patrick et
Marc, qui en ont vraiment marre, prennent leur temps.
L’entrée dans Lukla se fait par la rue principale mais en fait il n’y en a qu’une ; tout au bout on apperçoit une image étrange : un avion qui passe. En fait l’aéroport est au bout du village sur un minuscule plateau qui permet tout juste aux avions d’atterrir et de décoller.

Les accidents sont malheureusement fréquents, l’année dernière à la même époque un avion dont le pilote avait jugé l’atterrissage possible malgré les nuages s’est écrasé sur la piste : bilan 18 morts.

Le lodge où est située l’arrivée finale se trouve en face du bâtiment de l’aéroport. Nous franchissons la ligne et l’accueil est tout en symboles : Katas, poudre rouge sur le visage, accolades avec Dawa et Dorjee puis suivent les embrassades entre nous et avec les autres coureurs.


L’émotion est là, elle est palpable. On est tous heureux d'en avoir fini. Le soleil réchauffe tout le monde sur la terrasse du lodge où les népalais ont commencé à danser et à chanter ... Moins sensibles à la musique locale et plus à l'écoute de notre estomac on se jette sur les frites. Difficile de calmer Isabelle après la 3 ème assiette.
On récupère les clés des chambres. C'est le luxe, elle sont super et équipées d'une salle de bains privative (à l'eau froide quand même pour nous réhabituer au confort progressivement). Après déjeuner nous sommes invités à la cérémonie de remise des prix et des salaires pour tout le staff et les porteurs. Chaque porteur reçoit son certificat de participation et chose rare Dawa a tenu à ce que chacun perçoive immédiatement son salaire et sa prime. On remet aussi à cette occasion les récompenses de la courses des porteurs qui a eu lieu à Jumbesy. Les porteurs et le staff nous quittent ici pour rentrer chez eux. Ils partiront à pied vers leurs villages alors que nous demain on prend la "kamikaze airline" ...

On va ensuite se balader dans Lukla qui se résume à une seule rue commerçante. On plaisante, on prend des photos, on ne résiste pas à entrer au Starbucks coffee. Les brownies sont acceptables mais le café nous déçoit. L’ambiance est décontractée, il n’y a plus de km à faire ni de dénivelé. On est tous satisfaits d'avoir bouclé tous ensemble le Solukhumbu trail sans bobos majeurs.
Retour à la chambre pour l'apéro : on termine le fromage que Pierre a ramené de Rueil. Le dîner est l’occasion des dernières instructions pour le voyage Lukla – Kathmandu qui nous attend demain mais aussi des derniers applaudissements à la lecture du classement.

Certains coureurs seront acclamés et soulevés à bout de bras évitant parfois de justesse de se faire écraser contre le plafond. L'ambiance est heureuse et joyeuse et la soirée se terminera en boîte pour les plus fêtards. Nos amis népalais ne seront pas les derniers.

mercredi 28 octobre 2009

12ème étape – La pression diminue

Dingboche (4410 m) – Namché Bazar (3600 m)
32 km – D+ 1200 m / D- 1950 m

Lever 6 h du matin après une nuit … népalaise. Riz au lait, toast et omelette : on se force à avaler le tout, on a un peu de route à faire.


Cette variante, qui a été concoctée par Dawa afin d’éviter l’autoroute du Khumbu, promet d’être belle. C’est par la rive droite de la Dudh Kosi et passant par Phortse et Khumjung que l’on va arriver à Namche. C’est l’avant dernière étape mais elle s’annonce longue : 32 km.

La première montée nous amène au monastère de Tengboche. C’est le plus ancien monastère du Khumbu reconstruit après son incendie. Ensuite, on prend un petit chemin qui descend presque directement dans la Dudh Kosi. Dans cette descente on est doublé par les premiers partis 1 h après nous ... Il sont poursuivis par Denis notre caméraman en plein tournage : incroyable ! On a l'impression que Denis essaie de les doubler sans y parvenir tellement le chemin est étroit et escarpé ...

On emprunte le pont qui traverse la rivière et on remonte sur l'autre versant. Arrivé en haut, petit lodge, vue superbe sur la vallée de Namche, on décide de prendre un coca en terrasse à la grande surprise de Dawa. Notre façon de voir la course surprend toujours.

Sur notre passage, les enfants d'une école nous acclament ; la course est une grande attraction pour eux.
On traverse Khumjung et sa « Hillary school », Passang nous accompagne, il retire les balises et ferme le parcours. On surplombe Namche Bazar : c'est la grande ville !
Accueil dans un lodge plutôt moderne, douche chaude. Nouvelle surprise car, à cause de la crise du logement que provoque notre arrivée, on va loger dans la partie supérieure transformée en temple. On a même droit à l'odeur d'encens et Pierre nous jouera du radung la trompe de cérémonie népalaise ...
On se régale de frites délicieuses à l'arrivée. On réclame par 3 fois du "rab" ... More frites !
Le reste de l’après midi se passera à se balader et faire du shopping au "centre ville" : succession d'échoppes à touristes parmi lesquelles se promènent vaches, poules, … on refait le plein de chocolat.

Dîner : soupe épicée, riz, pommes de terre, légumes
On nous annonce le programme de la dernière étape : lever 3h30, petit déjeuner 4h, départ 5 h.
Dawa veut nous éviter les convois de trekkeurs et de yacks sur ce seul chemin reliant Namché à Lukla. On file donc se coucher à 8 h après un dernier petit air de radung.

mardi 27 octobre 2009

11ème étape – L'AS Cucufa prend de la hauteur

Lobuche (4910 m) – Kala Patthar (5700 m) – Dingboche (4410 m)
Marche + 13 km – D+ 1000 m / D- 1627 m

La fatigue, l’inconfort des lodges à ces altitudes s’accumulent. La nuit a été épouvantable pour tout le monde. Le réveil est à 5h 30.Aujourd’hui c’est l’ascension du Kala Patthar qui est à l’ordre du jour.Le Pumori surplombe cette crête herbeuse explorée par l’alpiniste anglais Tillman en 1950 alors qu’il cherchait une nouvelle voie sur l’Everest côté Népal avec l’ouverture des ses frontières en 1948. Les précédentes tentatives ayant toujours eu lieu côté tibétain par les premiers anglais Irvine et Mallory en 1924. Le Kala Patthar (rocher noir en hindi) est un magnifique belvédère sur l’Everest et c’est de ce point que Tillman découvrir la combe West (ou West cwm) qui sera la voie pour l’expédition victorieuse en 1953 et reste la voie la plus empruntée pour réussir le sommet à 8848m.
La mise en scène de ce départ pour un film du journaliste montagnard Afanasiev retarde le départ. La montée se fait en marche de liaison, le vent est glacial et violent. La partie finale se termine dans les pierres. Le vent déstabilise les coureurs pour la photo de groupe au sommet, face à l'Everest et ses acolytes habituels Pumori, Nupse, Lothse .

Petit moment de pause afin de profiter de ce paysage unique puis vrai départ a partir de Gorak Shep (5150m) probablement le plus haut village habité du Népal. Un peu plus de 10 km de descente annoncée mais probablement plus pour rejoindre Dingboche. Beaucoup de yaks et de trekkeurs étonnés par le passage d’une telle caravane.
Arrivée au lodge : cool, on a de bonnes chambres. Les sacs sont là et il y a une douche chaude (400 roupies) : le bonheur !

Allez plus que deux étapes : on est bien content que ça se termine. Marre de la nourriture, du manque de confort, du froid… On rêve de notre petit confort. Commentaire désabusé de Marc : "Quand je pense que j’ai un 92 m2 avec terrasse et tout le confort ! ... "

Dîner : riz, pommes de terres, crudités. Patrick et Pierre commandent une assiette de frites qu'ils n'auront jamais. Salle surpeuplée : on déguste notre barre chocolatée dans une des chambres et… dodo !

lundi 26 octobre 2009

10ème étape – Pierre expérimente une nouvelle technique de montée

Gokyo Village (4900 m) – Cho La Pass (5360 m) - Lobuche (4910 m)
20 km - D+ 1200 m / D- 1038 m – 7 h & 8 h


Il nous faut quitter Gokyo village mais pour rejoindre Lobuche un obstacle de taille se présente à nous : le Cho La Pass à 5420 m. Une fois le col franchi, Lobuche sera encore loin du pied du col.

Petit déjeuner : on n'en peut plus des chapatis et du porridge ; on mange peu malgré le programme qui nous attend.

Départ sous le soleil. On longe un peu le glacier puis on traverse un espace recouvert de pierres avec en sous-couche des mètres cubes de glace. La première partie de la montée se fait sur de l’alpage. Au pied de la deuxième partie on devine la brêche du col mais ce n’est pas plus rassurant lorsqu’on attaque cette partie en pierres instables dans un dédale de rochers. Quelques cairns marquent le passage. La présence de neige et de glace complique les choses, tous les coureurs sont à la peine. Pierre, à nouveau dans le gaz, se voit proposer une forme de remontée mécanique locale : le porteur qui porte le gros sac de Patrick lui emprunte l’un de ses bâtons et l’entraîne par le bras.
L’arrivée au col se fait sous un soleil d’enfer avec les drapeaux de prières qui claquent au vent.
L’autre versant du col pour descendre présente une autre difficulté inattendue : si c’est plutôt plat, c’est complètement enneigé. Pierre n’a pas la gomme adaptée sous ses chaussures et enchaîne glissade sur glissade. Puis on descend vers les alpages de Dzongla. On traverse un petit bout d’alpage où ont été érigés les chortens à la mémoire des alpinistes disparus sur ces sommets. Quelques grands noms Scott Fisher….
A chaque virage, on s'attend à trouver le lodge mais c'est chaque fois remis à plus tard.
On double beaucoup de trekkeurs qui avancent à une allure plus que mèmère.
Enfin un très beau Stupa se profile au bout de l’alpage laissant un espoir d’arriver à Lobuche.
On y est ! ...
Arrivée au lodge ; il faut de nouveau négocier pour obtenir une chambre. Pas de douche, ce sera lingettes. Isabelle se lave les pieds dans le ruisseau, il lui faudra des heures pour se les réchauffer.

Dîner : soupe à l'ail (beurk) pâtes sauce tomate + fromage râpé

dimanche 25 octobre 2009

9 ème étape – Ou comment l'altitude sert d'alibi à la confusion mentale de certains…

Gokyo Village (4900 m) – Cho Oyu base camp (5700 m)
18 km - 545m D+- 522m D-


Réveil difficile. Apnée du sommeil due à l'altitude pour les 3 gars. Sensation d'étouffement et confusion mentale pour Marc et Patrick ... Insomnie pour Isabelle. Inquiétude donc pour la journée à venir : on décide d'y aller encore plus tranquillement que d'habitude ... Ca va donc être "tranquillou" ! ...
Petit déjeuner : riz au lait, toast et omelette.
Le lac de Gokyo se trouve en contrebas du majestueux glacier de Ngozumpa. La haute vallée de ce glacier est au pied des plus grands sommets qui constituent la frontière naturelle avec le Tibet. Le Cho Oyu émerge de ce massif à 8188 m.Départ à 8h en marche groupée direction le Cho Oyu ou plutôt son camp de base.
Montée de près de 3 h, dans le froid au départ mais, très vite, on est au soleil. On longe le glacier Ngozumba, beaucoup de belvédères, de lacs plus ou moins grands, une très haute montagne oubliée et peu fréquentée.

Séance photo au sommet et interview des stars : Dawa doit soigner ses sponsors.

Départ de l'étape sur le trajet retour, tout en descente, ce qui permet un départ en flèche pour les meilleurs. Pour nous ce sera plus lent.

A l'arrivée, riz et spaghettis : ras le bol !

Puis la routine : douche, lessive et dodo pour les gars.
Et nous voilà à l'heure de l'apéro : mousse, mais on à changé de marque c’est maintenant de la San Miguel, saucisson pour ce qu’il en reste.

Dîner : soupe, riz et pâtes


Surprise à la fin du dîner. L’un des cuisiniers du groupe mais qui est aussi celui qui balise le matin de très bonne heure a réussi l’exploit de trouver dans cet endroit tous les ingrédients pour préparer un énorme gâteau d’anniversaire pour plus de 30 personnes. C’est en effet 3 anniversaires de coureurs que l’on fête ce soir dans un lodge situé plus haut que le Mont Blanc.
Il n’y a pas de fête qui ne se termine avec des chants et des danses avec nos coureurs Népalais. Les filles entraînent les garçons et c’est l’occasion de goûter à l’alcool local.


samedi 24 octobre 2009

8ème étape – Cette nuit, on s'envoie en l'air

Langden (4300 m) – Gokyo Village (4900 m)
15 km - D+ 1400 m

Petit déjeuner : muesli, toast et omelette.
Départ à 7h 30 dans le froid. On est super couvert car on démarre à l'ombre.
Direction le lac vert emeraude de Gokyo. Ce lac est gardé par deux énormes cols à plus 5000 : le Renjo La et Cho La Pass, Dawa ayant dédaigné le chemin bien plus facile qui monte de Tengboche. En route pour Renjo pass à 5350 m pour rejoindre Gokyo. Le début est un plateau glaciaire avec quelques lacs. Puis vient la montée au col. Aucun équipement particulier n’est requis malgré la traversée d’un glacier, il y a beaucoup de neige au col, la dernière partie est dans les pierres et la descente est vraiment très technique. Comme les autres cols à cette altitude, ils sont infranchissables lorsque la météo n’est pas de la partie. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, le soleil est éclatant et les nuages aux abonnés absents.

Arrivée panoramique au col, Dawa nous accueille et nous commente le décor et les énormes sommets qui nous entourent : Makalu, Everest, Pumori, Nupse, ...
L’étape est loin d’être finie, si le lac de Gokyo et ses lodges est bien en vue, le parcours prévoit de remonter au Gokyo Ri qui surplombe le lac à 5400m après un D- de 800m.


Décision raisonnable de l’équipe on prend les pénalités pour un parcours partiel et on rejoint directement le village. Seule préoccupation, trouver des chambres correctes pour se refaire une santé.
On séjourne deux nuits au même endroit : c’est un luxe dans cette vie de nomade ...
On aura un regret quand même à la vue des photos prisent depuis le Gokyo Ri par ceux qui y sont montés.


Affaire réglée : 2 chambres de 2 et douche chaude (pour 300 roupies cette fois). Lavage de linge au kérosène pour Pierre, séance de ronflette pour certains … Pierre va se tremper les jambes dans le lac glacé : excellent pour la récup ! D'autant que ce lac est sacré ... On ne sait jamais des fois qu'il récupère des jambes neuves ...

Globalement l'altitude est bien passée. Patrick a eu de gros maux de tête et Marc est très essoufflé mais rien de grave. On est quand même monté à 5300 et on dort à 4900…

Apéro bière et saucisson (en provenance du marché de Garches, ça s'apprécie !)
Dîner dans une salle surpeuplée et surchauffée. Potage, riz, pommes de terre, légumes.
On a fini la réserve de chocolat mais on trouve des barres chocolatées dans les lodges. Ce soir, ce sera des Mars partagés au mm près ...

vendredi 23 octobre 2009

7ème étape – Une véritable journée de repos !

Thamé (3800 m) – Langden (4300 m)
10 km - D+ 500 m

Départ de Thamé à 10 h après avoir digéré au soleil. On rejoint un plateau glaciaire très différent de ce qu'on a vu jusque là. Montagnes à 7000 m tout autour. Parcours facile, une vraie journée de repos.
L’arrivée à Langden assez tôt nous permet de faire la lessive et la sécher grâce au vent et au soleil. Plusieurs lodges accueillent les marcheurs et les coureurs regroupés pour l’occasion. Hélas, il n‘y a pas assez de place pour loger tout le monde.

C’est galère pour avoir une chambre. Pierre et Patrick vont dormir dans la salle commune.
Dîner très tôt à 5 h : dal bath + légumes.

Petite nuit pour Pierre et Patrick : fumée, banquette trop étroite avec les cuistos qui rallument le poêle à 5 h du matin.
Nuit très froide avec un vent violent toute la nuit ; heureusement, dès le lever du soleil ce vent se calmera.

Les lodges du Khumbu ont plusieurs particularités en commun :
Ils sont tous équipés dans le « dining room » d’un poêle en fer alimenté par de la bouse de yak séchée. Ce combustible brûle mal dans de bonnes conditions et encore moins bien dans un air raréfié d’oxygène.


La fumée acre et dense se répand dans l’ensemble du lodge et enfume en permanence le contenu des sacs et les vêtements.
Les sanitaires y sont rudimentaires. La douche, lorsqu’il y en une, est rarement chaude et le débit de la pomme laisse penser que le robinet est fermé mais qu’il y a une fuite. Les WC sont souvent un abri tôlé suspendu en bout du couloir et le tout à l’égout se résume à un bidon rempli d’eau et une brosse sur un WC à la turque.




jeudi 22 octobre 2009

6 ème étape – Rencontre avec l'Everest


Phading (2610 m) – Thamé (3800 m)
25 km - D+ 2100 m / D- 1000 m – 7h

Grimpette pour démarrer. On quitte la foule de Phakding. On monte jusqu'à un col : 1600 m de D+ en continue. Impossible d’imaginer les passages de cette montée vertigineuse, c’est seulement en voyant les coureurs qui se trouvent plus haut qu’on se rend compte que c’est possible de franchir cette pente hyper raide. A l'arrivée au col, la vue est un 180 degrés sur toute la vallée du Khumbu. Au passage du col, Pierre est dans le gaz, il a le mal des montagnes. La montagne s’arrondie après avoir passé le col (4100 m) et tout le massif de l'Everest nous apparaît pour la première fois. Moment de grâce. Face à nous le Nupse, le Lhotse, L’Everest. A cet endroit est construit un hôtel unique en son genre le Yeti Mountain Home. Vous pouvez boire votre thé dans le salon de cet hôtel face à l’Everest. Le sentier qui va de Thame à Phakding à été crée pour rejoindre cet hôtel. Mais pour les moins courageux l’hélicoptère est un autre moyen d’y séjourner dans des chambres dotées d’une distribution d’oxygène.
Après la brume et le froid du col, le temps se dégage et on retrouve le soleil pour descendre vers Thame.Après le plateau descente très aérienne, le sentier se faufile adroitement à travers les barres rocheuses avec des escaliers empierrés mais abrupts et quelquefois verglacés. Le moindre faux pas serait définitif. Par contre, le décor est somptueux. Une longue traversée en balcons à la népalaise passe à travers cette vallée de Kyajo Ri peu fréquentée, qui surplombe Thamo et nous conduit a Thamé.
Bien que Thamé soit sur la route du Tibet et que les caravanes l’empruntent pour aller à Namche, Thame reste à l’écart du trekking. C’est un beau village resté nature avec son monastère bouddhiste accroché à la falaise et orné comme de coutume avec les drapeaux de prières (*).

Patrick, qui était devant au départ, a suivi un des strasbourgeois avec lequel il fera jardinage (NDT = se perdre). Cela lui vaudra 250 de D+ supplémentaires.

Le lodge qui nous accueille pourrait être célèbre puisque son propriétaire Appa Sherpa figure au Guiness des records. Il détient le record du plus grand nombre d’ascension victorieuse sur L’Everest sans oxygène, soit 19 fois.
Mais ses chambres sont très froides, il n’y a pas de douches chaudes. Ce sera lingettes pour la toilette. On est tous assez épuisé à l'arrivée. Heureusement, une soupe chaude pleine de légumes et pommes de terre nous attend. Ensuite, on se blottit dans les duvets car on est transi de froid.

On en ressort pour aller dîner : pates froides. Après le diner, la mère de Appa Sherpa nous rejoint avec son moulin à prières à la main pour faire la causette.

Grosse impression pour notre première rencontre avec l'Everest. On est à 4000 quand on le voit pour la première fois et il nous domine comme le fait le Mont Blanc depuis Chamonix !
Ce sentier de Kongde est une étape qui restera des plus belles, peut être le moins parcouru des chemins du Khumbu mais le plus beau pour offrir un panorama exceptionnel face à l’Everest.

L'étape a été dure et longue donc Dawa raccourcit la suivante. Ce sera seulement 10 km et 500 m de D+ avec grasse mat' à la clef.

Point santé : le Président a un releveur qui défaille

Les drapeaux de prière ( lung ta) : Suspendus à flanc de collines ou accrochés aux sommets, ils flottent et battent au vent en permanence. Sur ces drapeaux sont inscrits des invocations bouddhistes (généralement : om mani padme hum), qui sont envoyées vers Dieu à chaque battement. Ils portent souvent l’image d’un cheval ailé car, dans la cosmologie sherpa, les chevaux sont des animaux sacrés auxquels on attribue la capacité de transmettre les prières au ciel avec une grande rapidité. Le terme sherpa pour désigner ces drapeaux lung ta signifie littéralement « cheval de vent ».


mercredi 21 octobre 2009

5ème étape – Un peu d'autoroute



Karicola (2040 m) – Phakding (2610 m)
25 km - D+ 1818 m / D- 1266 m – 6h 20


Au petit déjeuner, on nous sert une espèce de bouillie baptisée Tsampa (*). On a du mal à l'avaler mais ça tient au corps et surtout, c'est la recette miracle de Dawa, alors pourquoi pas ! Les œufs durs et toasts satisfont mieux nos goûts d'européens.


Il fait frais au départ, mais ensuite un grand beau temps arrive. On passe d'un versant à l'autre. Plus on s'élève et plus on découvre une vallée qui se montre très encaissée. Végétation luxuriante, cultures. On croise beaucoup d'animaux : yacks, mules. On croise également beaucoup de touristes. On vient d'entrer sur l'autoroute des trekkeurs. Grand décalage entre le Népal rural et montagnard resté à l’écart du tourisme et celui touristique de cette vallée partant de Lukla et conduisant à Namche.

On court presque tout le temps ensemble. Patrick croise son ancien patron : Georges ! ...
De nombreux murs ou mani (*) parsèment le parcours. Ces pierres forment des murets longs et bas. Le protocole bouddhiste exige qu’on les contourne par la gauche. Les anglais s’en seraient t-ils inspirés pour la mise en place de leur code de la route ?

On traverse Phakding, le lodge se trouve à la sortie du village après avoir traversé un pont suspendu qui repasse à nouveau au dessus de la Dudh Kosi River. Arrivée au lodge. Très récent, moderne avec chambres sans fumée, murs en contre-plaqué, douche chaude (pour les premiers arrivés) et toilettes à l'intérieur. Ce confort est un peu exceptionnel mais cette partie du Khumbu est vraiment touristique.
A l'arrivée, frites et riz à volonté : royal !
Les boutiques du village de Phakding sont nombreuses et c’est peut être le moment de compléter l’équipement qui fait défaut. L’entraide joue à plein, Mireille trouve dans son sac une deuxième paire de gants pour Pierre et Isa récupère une doudoune auprès d’un porteur ce qui lui évite un shopping plus qu'aléatoire à Phakding. Il ne lui reste plus que des gants à trouver ; elle a mis son ami sherpa sur le coup.

Les infos données au briefing pour le lendemain sont très approximatives en termes de distance et dénivelé. On découvrira en temps réel le véritable profil de l'étape.

Dîner : soupe industrielle (et oui, c'est la rançon de la modernité), viande, riz et délicieux légumes (choux, carottes, choux fleurs)

Point santé : tout le monde tousse, mouche ou crache, c'est selon ...

Tsampa : Il s’agit de farine d'orge grillée que l’on mélange à un liquide : eau, lait ou thé …
Mani : Situés au milieu des chemins ces murs de petites pierres plates, soigneusement gravées en caractères sanscrits, expriment les invocations des bouddhistes tibétains.

mardi 20 octobre 2009

Journée de repos – Sur les terres de Dawa

Taksindu (2700 m) - Karicola (2040 m)
km - D+ m / D- m

La nuit a été assez agitée (mais c'est finalement habituel) ; ronflements à 4 (si Isa s'y met …) Patrick empêche Marc de dormir qui, à force de lui donner des coups de coude, le fait tomber du lit bruyamment, tout coincé qu'il est dans son duvet ! Tous réveillés et morts de rire, on fait une sortie toilettes groupée.

Lever à 6 h. petit déj : riz au lait, omelette et chapati

Départ pour le monastère où on assiste à 1 h 30 de cérémonie. On n'y comprend pas grand-chose, ça manque d'explications. Dommage car c'est exceptionnel de pouvoir y assister. Tsampa et biscuits nous sont servis à profusion.
Le soleil est bien présent à notre sortie. Il fait à la fois beau et bon car on n'est qu'à 2700 m.
On descend ensuite visiter la maison du frère de Dawa : on nous y sert du thé, des pommes de terre et des épis de maïs bouillis. On sent que la maison a été préparée pour notre venue. Les femmes on mis leurs beaux habits. On reste sur la terrasse au soleil un bon moment puis on va visiter la maison de Dawa, juste à côté. On nous propose encore du thé mais tout le monde est repu.
Ensuite, on part pour rejoindre Karicola. Longue marche, on descend en permanence. Cette zone est très habitée, très active. Beaucoup de végétation et de cultures.

Petite collation avant de monter sur Karicola. On double des convois de mules et de yacks. Pas facile à doubler. La montée se fait par un chemin tout en marches : l'escalier est interminable.
Arrivée à Karicola à 16 h. C'est ensuite la'habituelle cavalcade pour les chambres. Pierre et Patrick gèrent bien : on obtient une chambre pour 4. Ensuite, la routine habituelle : douche (chaude pour 100 roupies) lessive. Puis on va se faire une petite grimpette jusqu'aux stupa et monastère locaux ; encore des marches !

Dîner : très bonne soupe aux légumes et pommes de terre. Pates sauce tomate-fromage râpé. Comme d'habitude on est privé de dessert. Heureusement qu'il reste du chocolat amené par Pierre.

Après le dîner, une fête est donnée en notre honneur : musique et danses locales.

La chambre que l'on occupe est en fait une pièce privée que le proprio a mis à notre disposition, juste au dessus de la cuisine. Le conduit de cheminé la traverse et, une fois de plus, on est enfumé…

La fête se prolonge, très sonore. Après le local, on passe à l'électro. Discours interminable d'un officiel. Fin à 23 h 30 : on peut enfin dormir !

lundi 19 octobre 2009

4ème étape - La santé se détériore ...

Beni (3900 m) – Dokhunda lac (4550 m) - Taksindu (2700 m)
Montée au lac D+ 500 m retour à Béni D- 500 m
Puis 15 km D+ 500 m / D- 1700 m -


Lever 5 h, Préparation du sac compliquée et le petit déjeuner se fait dans le très froid.
Montée à 4500. le soleil brille sur le Numbur (7000) mais on est encore à l'ombre et ça pèle sévère.
Isabelle ne verra pas le lac : hypothermie au milieu de l'ascension, elle redescend à Beni accompagnée d'un sherpa. Le départ de l'étape est donné au lac et Pierre récupère Isa au passage du campement. Après de nombreuses tasses de thé, elle a fini par se réchauffer. Le chemin est en balcon, ça monte et descend en permanence, c'est relativement roulant, on court la plupart du temps.
Au début de la descente vers Taksindu, on double les marcheurs qui nous annoncent qu'il faut 30 minutes pour arriver au village. En fait, on mettra 1 heure à un bon rythme. Après avoir passé le col de Taksindu, on est accueilli à l'arrivée par Dawa qui nous souhaite la bienvenue dans son village natal

On a couru sous le soleil mais à la mi-journée la brume est tombée sur la montagne et on ne peut guère profiter du paysage.
Le lodge est rudimentaire ; on se retrouve tous les 4 dans une chambre prévue pour 2. Des matelas ont été accolés et nous n'avons pas de place pour les sacs. En plus, pour arranger le tout, on récupère la fumée qui monte de la cuisine.
Pas de douche, on se lave à la fontaine publique. On fait notre lessive mais c'est sans espoir de séchage tant l'humidité est importante. Il n'y a pas grand-chose d'autre à faire que de rester au chaud dans nos duvets. Il n'y a pas d'électricité et à 17 h 30, il fait nuit. On attend le repas.

Le groupe est réparti dans 2 lodges séparés et on est avec le groupe de tête. Les conversations sont très orientées course à pied. On est assis tous les 4 à part et on se sent effectivement en marge. La pièce dans laquelle on dine sert également de cuisine. C'est plus que rudimentaire : évier en bois, marmites sur le feu de bois.
Au menu : soupe à l'ail (pas terrible) riz (pas terrible), pommes de terre frites avec ketchup (bonnes).

Annonce du programme du lendemain qui est une journée de repos : petit déj 7h, départ 7h30 pour le monastère du village où l'on doit assister à l’office (puja) puis marche jusqu'à Karicola. Distance et dénivelé non communiqués. Après le diner, spectacle de danses sherpa. On tombe de sommeil et allons direct au lit. La chambre est a nouveau totalement enfumée…


Point santé de l'équipe




  • Marc a démarré avec une sinusite et une bronchite. La sinusite perdure mais la bronchite est en voie de guérison


  • Pierre a eu une tourista rapidement maitrisée. Le circuit est revenu à la normale


  • Patrick a eu deux journées de chutes en raison de son problème de cheville. Aujourd'hui, après avoir assisté Isabelle dans la montée, il a accéléré pour recoller au groupe. Ça a déclenché un mal des montagnes qui ne l'a quitté qu'après être repassé en dessous de 3000 m.


  • Isabelle : hypothermie dans la montée à 4500 m.


Point équipement





  • On ne s'est pas préparé à la haute montagne. Il manque à certains sur-pantalon, doudoune, gants…


  • Pharma trop importante ;


  • On n'a qu'un altimètre pour 4 (Patrick) ; dès qu'on est séparé, cet instrument fait défaut à Pierre & Isa

dimanche 18 octobre 2009

3ème étape – Marc au camping !

Jumbesi (2680 m) – Konglemadanda (4300 m) – Beni (3900 m)
23 km - D+ 1400 m / D- 535 m - 5h 30 et 6h30 de course

Le porridge s'imposant au petit déjeuner, on est bien obligé de s'y mettre pour absorber des calories mais on apprécie plus l'omelette et les chapatis (galette de farine de blé) qui l'accompagnent.
Départ à 7h 30 sur la partie "roulante" de 4 km puis on attaque la montée en lacets dans la forêt, très agréable, pour une fois. On arrive à un col à 4000 m ; on croit la montée terminée mais en fait le chemin est interminable avant que l'on arrive à l'altitude max de 4300.
Pierre et Isa cheminent en tête. C'est cool pour Pierre alors qu'Isa est moins confortable que la veille. Marc est dans le dur dans la montée alors que Patrick qui l'accompagne se sent bien.
Il n'en sera pas de même dans la descente très technique, avec éboulis de pierres, eau… Il tombe par deux fois mais pas de bobo majeur.

Arrivée à Béni. Tiens, une première : on dort sous des tentes, près du torrent.

Pierre et Isabelle font leur toilette dans le torrent en attendant Marc et Patrick. Finalement, il fait trop froid pour attendre encore et on obtient l'accord de Dawa pour pouvoir intégrer le camp mais que l'on soit enregistré tous les quatre en même temps sur le temps du dernier arrivé.

La logistique est impressionnante : on est au milieu de nulle part mais une fois de plus, soupe et boissons chaudes nous attendent. En attendant que les tentes soient montées, on se réfugie dans les restes d'un chalet d’alpage qui sert de quartier général à l'équipe de cuistos.

L'après-midi avance lentement. La brume a envahi notre campement et il fait froid. Une fois nos tentes installées (2 par 2) on se regroupe pour se réchauffer. On a tous 5 épaisseurs sur le dos. Pendant ce temps, les porteurs et quelques coureurs improvisent un match de foot. On est à 4000 mais manifestement, ça ne les gêne pas !

On se rend compte jour après jour que l'on n'a pas la même vision de la course que le reste du groupe. On est les seuls à l'aborder en touristes, les autres sont focalisés sur le chrono et le classement. D'ailleurs, notre souhait d'avoir tous les 4 le même temps et le même classement surprend.

Le dîner est servi à 17 h dans les murs d'une bergerie bâchée pour l'occasion. C'est très inconfortable, à même le sol, serrés les uns contre les autres et avec les pierres du mur qui nous rentrent dans le dos. Au menu, soupe et spaghettis sauce tomate.

Programme du lendemain : lever 5 h, petit dej 5h30 et départ 6h pour monter à 4500 m.

A 19h30, tout le monde est au "lit". Début de l'enfer : froid, humidité, -10°C. Nuit ponctuée par le zip des fermetures éclair des duvets et tentes. Pierre a mal a la tête, il se lève régulièrement pour prendre l'air. Isa fait également de l'insomnie. Marc et Patrick s'en sortiront mieux ! Les sorties nocturnes sont l’occasion de voir une nuit étoilée comme jamais vue ailleurs, il n’y a vraiment aucune pollution lumineuse.
Mais la nuit sera longue.

samedi 17 octobre 2009

Journée d'acclimatation – Premier 4000 !

Jumbesy (2680m) - Kalala (4000 m) - Jumbesy
14 km - D+ 1300 m / D- 1300 m

Nuit agitée surtout dans le dortoir commun ... On confirme que les lodges ne sont pas vraiment des lieux de repos ...
On monte tout droit dans la pente sans vraiment suivre de sentier. Le rythme est assez soutenu. Le paysage est superbe : on voit au loin un 7000 …
La première partie de l’ascension est en alpage. On traverse ensuite une forêt de sapins bleus puis de magnifiques rhododendrons et enfin, on arrive sur l’alpage d'altitude très fleuri.
On atteint enfin l'altitude de 3930 m où on est censé rester 6h pour s'acclimater à l'altitude. Le soleil n'est pas de la partie et on doit vite ajouter des couches car le froid est saisissant. On mange notre panier repas assez frugal et on attend le thé chaud impatiemment. Les sherpas ont monté une bouilloire XXL et font du feu. Pour tuer le temps, les « jeunes » se lancent dans une séance de gym avec Dawa qui nous fait une démonstration de montée avec bâtons : faciiile ! Corde à sauter à 4000 m … Tiens, c'est marrant : Dawa fait les mêmes éducatifs que nous mais ça ne donne pas du tout le même résultat !!!
On se réchauffe comme on peut mais malgré tout, on se gèle royalement. Dawa met fin à nos souffrances au bout de 4 h. On finit de grimper sur la crête pour arriver à plus de 4000 m.
Le début de la descente est laborieux : on est dans la brume et on cherche notre chemin. On se perd dans la forêt de rhododendrons : passage à la tronçonneuse.
Descente jusqu'à un monastère où l'on assiste à une séance de prière/méditation.
Pierre a des soucis de tuyauterie et rentre direct faire sa lessive…
A notre arrivée au lodge on assiste au départ de la course des porteurs, histoire de leur maintenir une activité en ce jour de repos : 8 km à fond la caisse et sans aucun équipement de course.

Au diner, pour la première fois, viande, semblant de steak de bœuf, avec pommes de terre, riz, légumes et soupe.

C'est apparemment un jour de fête au village et des bougies sont allumées un peu partout, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du lodge.

La journée a été longue : à 8h30, tout le monde est au lit.

vendredi 16 octobre 2009

2ère étape – Le calvaire pour Marc

Kenja (1650 m) – Lamjura (3530 m) – Jumbesy (2680 m)
20 km - D+ 1900 m / D- 900 m - 5h15 de course pour Pierre & Isabelle


Grasse mat' ce matin : le petit déj est à 7 h : galettes de blé, riz au lait poivré, œufs durs, le tout distribué énergiquement par Pasang (frère de Dawa, responsable de l'organisation générale).
Le départ se fait en 2 groupes : le premier avec les plus lents, le second, constitué des 15 premiers de la veille qui partiront 1 h plus tard.
Petite montée de 12 km non stop pour près de 2000 m de D+. Marc a toujours sa bronchite et est en galère. Dans la montée du col il honore son titre de cuvette d'or ; on lui attribue 2 points (à l'étranger, ça compte double). Le porte-cuvette de l'occasion est Patrick. Pierre & Isa sont partis devant et attendent Patrick et Marc au passage du col avec une soupe aux nouilles (très bonne). On est à 3500 m et on sent un petit coup de frais. Les premiers du second groupe, parti 1 h après nous, nous doublent après 2h15 de course. On attaque une longue descente de 8 km et on arrive sur un joli village avec des maisons aux toits bleus avec un beau stupa.

A chaque arrivée d'étape on a boisson (thé, jus de fruits local) et nourriture à volonté.

Marc a consulté le médecin : pas d'infection pulmonaire. Du Doliprane devrait suffire à régler le problème.

Au diner, tout le groupe est réuni, y compris les marcheurs. Au total, une cinquantaine de personnes dans une salle prévue pour 20 : chaude ambiance !
Au menu : pommes de terre, pâtes au fromage. Deux anniversaires sont fêtés, avec bougies et gâteaux. Distribution de whisky chinois. Quand la musique démarre, les népalais se déchainent …

Annonce du programme du lendemain qui sera très chargé, à la surprise générale : on s'attendait à une journée d'acclimatation cool, en fait se sera un lever à 5 h pour un départ à 6 h. 1300 m de D+ pour aller à 4000 m où on devra rester 6h. On nous annonce clairement qu'on va se geler là-haut ! On doit donc revoir le contenu de nos sacs personnels en conséquence.

Allez, au lit, la nuit va être courte. Patrick et Pierre font dortoir ce soir.

jeudi 15 octobre 2009

1ère étape – Impatience du départ et retour à la réalité

Jiri (1950 m) - Durali ( 2700 m) - Kenja 1650 m
28 km - D+ 1700 m / D- 1900 m - 6h30 de course

Voici quatre jours que nous sommes arrivés au Népal et il nous tarde d'en venir au fait. Nous sommes également impatients de laisser derrière nous le bruit des klaxons et les émissions de CO2 particulièrement intenses à Jiri où se termine la route.
Le réveil était programmé à 6 h ce matin. La nuit a été très agitée et nous avons peu dormi dans le lodge où les allées et venues n'ont pas cessé de la nuit. Un petit déjeuner copieux mais inhabituel nous est servi : porridge, pain brioché local, banane. Seul Pierre ose s'attaquer au porridge.
Pendant que l'on se prépare, le travail des porteurs s'organise. Chaque sac est pesé, étiqueté et attribué à un porteur pour les deux semaines que durera la course.
C'est enfin le départ après un discours du maire de Jiri. On court pour faire illusion dans le village car très vite, la première montée se présente : 600 m en continu et assez technique. Après le franchissement du col une descente « casse pattes » nous attend. Le soleil commence à cogner. La montagne est très belle. C'est assez surprenant de trouver une végétation tropicale en altitude. On ne traverse qu'un ou deux petits villages, sinon, l'habitat est très dispersé. Chacun exploite son petit lopin de terre : millet, maïs, quelques poules. De très belles rizières en terrasses décorent la montagne. On surplombe, après l'avoir longé puis traversé, un torrent autour duquel la vie est organisée.
Notre sentier passe parfois devant la porte des maisons et on a l'impression de pénétrer chez les habitants. Selon Dawa, ça ne les dérange pas. On croise beaucoup de porteurs sur le parcours qui approvisionnent les villages ...
Vient une deuxième grande montée de plus de 1000 m. Il fait très chaud, on dégouline. Après le col, on pensait que la descente sur Kenja ne prendrait qu'une heure : en fait, il va nous en falloir presque trois pour atteindre l’arrivée. C'est interminable. Tous les 4 on fait « grupetto » à l'arrière de la course. Marc a une bronchite et il est à la peine depuis ce matin. On l'attend régulièrement et c'est tant mieux car ça nous évite de nous mettre dans le rouge dès le début de la course. On traverse nos premiers ponts suspendus : on cessera vite de les photographier vu la quantité d’édifices du même genre que l’on trouvera ici !
Enfin nous voici à l'arrivée et oh, surprise il y a une douche chaude au lodge ! On s'y précipite même si tout le monde n'a pas récupéré son sac. Certains porteurs arriveront plusieurs heures après nous.
Thé chaud et pommes de terre nous réconfortent à l'arrivée.
Cette première étape qui devait être une mise en jambes a été finalement assez exigeante.
La nuit tombe à 18 h. Dîner à 18h30 et pour la première fois depuis notre arrivée au Népal, on échappe au riz/lentilles (Dal Bath) traditionnel. Ce soir ce sera pâtes, purée et légumes.

20h30 tout le monde au lit. Patrick nous fait des infidélités : il partage la chambre des strasbourgeois.

mercredi 14 octobre 2009

Le voyage Katmadou - Jiri

Le voyage en autocar de Katmandou à Jiri a duré 10h pour ne faire que 180 km ... La moyenne n'a pas été formidable. Il faut dire que l'état de la route n'est pas super et que parfois il s'agit plus d'un chemin que d'une route. Nos autocars, affrétés spécialement pour nous, étaient plutôt "rustiques" mais néanmoins équipés : ventilos, sono avec musique locale, sièges à la taille népalaise et bien fermes, ... On fera un petit pique nique frugal sur le bord de la route ... On aura une panne qui sera réparée sur place par nos accompagnateurs.

mardi 13 octobre 2009

L album du prologue a katmamdu

Ballade dans Kathmandou




Les ballades dans Kathmandu sont perilleuses : il faut eviter les voitures et fermer les narines à cause de la pollution

Seance photo











Toute l'équipe des coureurs du Solukhumbu Trail est reunie pour la séance photo

lundi 12 octobre 2009

Temples de Bhaktapur


Temples de Bhaktapur, Katmandu Nepal. Des touristes de l'AS Cucufa sont en visite sur les lieux de culte Nepalais. On met toutes les chances de notre côte. L equipe est en pleine forme, pas encore de tourista

Arrivee Aeroport de Katmandu


Accueil sympa et très fleuri ...

Depart Roissy


Depart Roissy

vendredi 9 octobre 2009

Le making off de la séance photo ...

Devant chez Isa le rendez-vous pour la séance photo a provoqué quelques mises au point et un échange teinté d'apréhension sur ce que l'aventure au Népal nous réserve ...


jeudi 8 octobre 2009

J -2 ... la photo AVANT !


C'était sympa de faire la photo AVANT ... On verra au retour sur la photo APRES comment on aura évolué après ces quelques jours au Népal ...
On est prêts on a les maillots ... Enfin presque prêts car il reste encore 2 ou 3 bricoles à régler et on sera au départ samedi matin à Roissy où nous retrouverons Annie et Dawa et les autres coureurs du premier départ qui constituera l'avant garde. L'autre partie du groupe partira dimanche et on se retrouvera tous à Kathmandu.